Mardi 22 mai 2007 à 23:39
Depuis Janvier je me suis gavé de BD (SF pour la plupart) et comme il fallait bien poster avant qu'on ne supprime mon blog... je vais partager mes expériences...
Je vais commencer par l'Incal, je suivrai par Aldébaran et ptet d'autres BD (car je n'ai pas lu que ça quand même)
Ah oui j'oubliais aussi la tétralogie du monstre de sieur Bilal...
LA TRILOGIE DE L'INCAL
d'Alejandro Jodorowsky
L'Incal
Scenario : Alejandro Jodorowsky
Dessin : Jean « Moebius »
Giraud
Edition : Les Humanoïdes
Associés/Métal Hurlant
Alexandro Jodorowsky, pour ceux qui ne connaissent pas, est un d'abord un sacré phénomène. Chilien de naissance, il a été élève de Marcel Marceau, le célèbre pantomime, et aussi un des membres fondateurs du mouvement surréaliste « Panique ». Il a aussi endossé le chapeau de réalisateur, surtout dans deux films qui ont marqué leur époque : « El Topo » et « La montagne sacrée » où « Jodo » déverse toute son imagintion et ses fantasmes, il devient également une icône des hippies malgré lui. Au début des années 70, il a une révélation : il décide d'adapter le monument de Frank Herbert « Dune » (oui je sais, c'est comme ca que je l'ai connu d'ailleurs), il s'entoure de l'américain Dan O'Bannon et du français Jean Giraud alias « Moebius ». Le projet échoue, et avec les fameux fantasmes à propos du casting de feu prévu. Pendant que Dan O'Bannon cartonne avec « Alien » et « Blade Runner », Jodorowsky décide de rappeller Moebius pour un projet dont il a gardé quelques grandes lignes de son « Dune psychédélique » : ce projet était « l'Incal ».
Moebius, est-il besoin de le présenter ? Il est plus connu que Jodo du grand public. Sous Jean Giraud c'est lui qui est le dessinateur de toute la saga Blueberry. Sous Moebius, c'est un des dessinateurs d'Alien, d'Abyss, du Cinquième Element, de Tron, de Willow, et bien sur des délires de Jodorowsky dont fait partie l'Incal.
Tome 1 : L'incal Noir (1981)
John Difool est un détective privé dans la cité-puis de TER-21. Il recoit une mysterieuse pierre pyramidale qui s'avere une source de lumière aveuglante. Appellée l'Incal lumière, c'est en fait une entité divine qui va donner une mission à Difool : sauver l'univers de la ténèbre des Techno. Mais d'abord il lui faut récupérer l'Incal noir.
Tome 2 : L'incal Lumière (1982)
Les oeufs des ténèbres sont lancés, le danger est présent. Après avoir échappé à une mort certaine, Difool récupère l'Incal noir. Mais dans les ruines de la cité Techno, une femme à dos de rat géant nomée Animah, le lui prend sans qu'il puisse réagir. Il est ensuite capturé par le Meta-Baron, un puissant guerrier : Tanatah, reine de l'Amok veut John Difool et l'Incal lumière en échange de laisser la vie sauve au fils du Meta-Baron : Solune. Un vassal de Tanatah, Kill-tête-de-chien, a aussi un contentieux avec Difool.
Tome 3 : Ce qui est en bas (1983)
Encore sauvé par l'Incal, et après une explication commune sur les motivations des protagonistes, John est emmenné avec le Meta-Baron, Solune et Kill-tête-de-chien par Tanatah rejoindre Animah qui est sa soeur. Il faut réunir les deux Incals et Solune pour que le vaisseau-étoile de l'Incal puisse être crée. A cette occasion, Difool apprend être le père de Solune, dont la mère n'est autre qu'Animah.
Tome 4 : Ce qui est en haut (1985)
Sur Aquaend, planète des océans, le guerrier Raïmo condamné à la noyade certaine est sauvé par d'anciens prisonniers qui leur donne le secret de leur survie : ils ont fusionné avec les méduses locales. « La communauté de l'Incal » les rejoint pour demander l'aide des créatures d'Aquaend : elles seules peuvent détruire l'antimatière qui compose les milliers d'oeufs noirs qui menacent toutes les étoiles de l'univers. John Difool reçoit une autre mission : aller sur la planète Berg pour demander à leur protoreine de s'allier à eux afin de détruire la planète techno. Malheureusement le seul moyen de l'approcher est de concourrir pour la 24000e fécondation quinquenale face à des milliers d'autres prétendants et de gagner cette épreuve : s'il gagne il devra féconder la protoreine et ainsi donner naissance à l'age d'or Berg prévu par les prophéties, s'il perd, il meurt sera accomodé pour le grand repas de noce !
Tome 5 : La cinquième essence -
La galaxie qui songe (1988)
L'Impérioratriz, entité androgyne qui gouverne l'univers humain, a été contaminé par la Ténèbre et manque de peu de tuer Difool et ses congénères par la force noire. Mais ils sont sauvés par une méduse d'Aquaend. L'heure est donc grave, Raïmo devra rallier toutes les forces de l'Empire pour détruire l'Etoile de guerre, une station spatiale qui est le dernier bastion des traitres qui ont inoculé le virus noir à l'Impérioratriz. Le vaisseau-étoile se réincarne en Solune pour affronter le Techno-centreur et l'Impérioratriz contaminé.
Tome 6 : La cinquième essence –
La planète Difool (1988)
Solune, devenu le « Patmah »,
chef politique et spirituel de l'univers humain, ordonne à
tout l'univers entier d'entrer en sommeil Thêta. Mais une
seule planète résiste à l'appel : la planète
Berg. Difool est envoyé pour convertir les 78 billions de Berg
à suivre l'état de stase somnique en seulement 48h,
moment où la Ténèbre engloutira l'univers
entier.
Mais John découvre que tous les
berg lui ressemblent, qu'ils ont tous ses défauts, qu'ils se
détestent eux-même, car reniés par la
protoreine... Ce qui devait être la génération dorée de la civilisation Berg est en fait la pire race qu'ait engendré la Reine. Reconnu par ses « enfants » comme
cause de tous leurs malheurs, et responsable de cette "batrdise" il est condamné à être
chatré en place publique.
Extrait d'une planche du tome 4 : "Ce qui est en haut"
Après l'avoir fécondée, Difool propose un marché à la protoreine Berg
L'Incal fait partie des indispensables à lire, et on comprend pourquoi. Tout d'abord au niveu graphique, Moebius est tout simplement excellent. Les dessins ressortent bien l'ambiance de l'histoire, en particulier pour John. Certains peuvent regretter l'informatisation de la colorisation par Valérie Beltran sur les dernières rééditions, il est vrai que ca gâche parfois les excellents dessins du maître Moebius. Mais en ce qui concerne l'incal et les séquences où son éblouissante lumière intervient, l'informatisation des couleurs est très utile, notemment pour les halos.
Le gros atout de cette série c'est aussi le personnage de John Difool. JDF est un anti-héros parfait ! John est lache, un peu crétin, égoïste et il passe le plus clair de son temps à se contenter de ses contrats minables, de se payer des homéoputes tout en buvant du ouisky et en fumant un hallucinogène connu sous le nom de SPV. La seule chose qui fasse de JDF un héros est un élément exterieur : l'Incal. C'est l'Incal qui l'a choisi pour mener le combat. Mais POURQUOI LUI puisqu'il est l'anti-héros complet ? Cette question reviendra sans cesse pendant la série, alors que le Meta-Baron est l'homme parfait pour mener le combat. Même John Difool le dit. Mais non, l'Incal l'a choisi, LUI ! Et tout ce qui va arriver ne viendra pas de Difool, mais de l'Incal, même les changements de Difool, parfois bel Apollon dans les scènes héroiques, hideux dans les scenes pas tres glorieuses comme lorsqu'il se met en colère.
En ce qui concerne le scénario, et le déroulement de l'histoire, il est assez bon pour une bonne série SF. On n'arrive pas à décrocher, Jodorowsky nous emmène assez facilement dans ses délire, on rit, on pleur parfois. On ressent des choses en lisant l'Incal. Malheureusement quelques scènes sont un peu capillotractées, notemment la fin où on n'arrive pas à suivre Jodo dans son dernier délire...
La seule faiblesse de l'Incal est donc sa fin étrange, que s'est-il passé, que se passe-t-il, que se passera-t-il ? Mais Jodorowsky a répondu à ces interrogations dans un premier tome d'une nouvelle saga inaugurée en 2000 : "Après l'Incal"
Mais évidemment cet avis provient de quelqu'un qui aime l'oeuvre globale de Jodorowsky et tout ce qui est dans le domaine du "délirant".
John Difool avant l'Incal
Dessin : Zoran Janjetov
Edition : Les Humanoïdes Associés
Tête d'Escargot diffuse à Difool le testament de sa mère
Sérieusement, c'était une bonne idée d'exploiter le personnage de Difool étant jeune, même si on est débousollé tellement le jeune JDF est différent du JDF de l'Incal. Vif, courageux, sensible, touchant... Même si l'idée de l'amour fou est un peu ridicule car il faut rappeller pourquoi Difool n'a pas subi le même sort que les autres fils de putain. Non pas comment mais pourquoi ? Mais on sent plus de sensibilité dans cette saga, ce pauvre John enchaine les coups durs les uns après les autres, comment ne pas rester insensible à Koblo-5, ce robot empêché d'avoir des sentiments sous peine d'être autodétruit (on approche du complexe d'Asimov) et notemment à cette scène où il décide de se sacrifier. (Se sacrifier ? Oui, on le saura dans l'après-incal !)
Graphiquement Janjetov s'en sort bien même si Animah ressemble trop à Louz à mon gout !
Malheureusement je n'ai connu que la version ré-éditée et à ma grande surprise : CENSUREE. En effet je trouvais qu'il y avait des rajouts (notemment la scène où la mère de Difool se jette dans le lac d'acide, avant de plonger elle se fait uriner dessus... les jets de pisse ont été remplacés par des rayons LASER, seulement j'ai rarement vu un rayon laser faire des gouttes ^^). Une scène de viol manquante, des nichons cachés, des sexes aussi... La raison ? Janjetov a dit que pour que l'avant-Incal soit sorti sur le marché américain sans subir un traitement en sa défaveur, il fallair adoucir le mélange. Malheureusment, ceci s'est reporté sur les réédition européennes, alors qu'elle n'étaient pas necessaires.
Comme pour l'Incal, on reproche à ce prélude cette fin capillotrctée, mais là ce n'est pas la seule fin mais carrément tout le dernier tome qui a été baclé. Jodo a voulu coller l'avant-incal à l'incal... il aurait mieux fait de s'arrêter à "Ouisky, SPV et homéoputes" et tant pis si ca ne colle pas au début de l'Incal, il reste 10 ans entre ce tome et l'Incal !
Dommage ! Comme quoi : le jusqu'au-boutisme n'est pas gage de qualité !
Après l'Incal
Scénario : Alejandro Jodorowsky
Dessin : Moebius/Moeboo
Edition : Les Humanoïdes Associés
Tome 1 : Le Nouveau rêve (2000)
Nota bene : l'histoire débute à la fin du tome 4 de l'avant-Incal "Ouisky, SPV et Homéoputes"
Difool se réveille ! Quel affreux cauchemar, il rêvait qu'il chutait dans le lac d'acide après avoir vécu une aventure cosmique avec un Incal, un fils qu'il aurait eu, il combattait avec le Meta-Baron... Brrrr ! Mais dans son rêve on lui demandait de se souvenir... Tiens comme ce robot qui a accouru vers lui avant d'exploser...
Mais bien-sûr, il se souvient : Koblo, Louz, l'affaire des auréoles... Ah les salauds ! PANG ! Un attentat contre lui ! Il faut qu'il puisse s'enfuir ! Débarquée sur Suicide Allée il se fait encercler par les roboflics, mais ils déraillent : une petite fille s'approche de Difool, elle lui demande de la suivre ! L'elohim a besoin de lui pour remporter la guerre contre le Benthacodon, l'entité mécanique qui veut éraquer la matière biologique. Cette entité a déja contaminé le président par son corps d'androide... Le pouvoir techno va s'établir... Seul John peut vaincre le Benthacodon, l'Elohim a VU son rêve !
Extrait d'une planche du tome 1 : "Le nouveau rêve"
Après s'être fait dévorer par un insecte géant... Difool s'apperçoit que c'était ni plus moins qu'une machine,
controlée par l'Elohim avec qui il fait connaissance.
Avis personnel :
Depuis sa première parution en 2000, plus de nouvelles du 3eme épisode de l'Incal, Jodorowsky serait trop vieux et fatigué pour imaginer autre chose ? Il estr vrai qu'on tombe dans la redondnce et le trip sous acide. On arrivit à suivre à l'incal et avant l'incal, mais là... c'est difficile de suivre Jodo dans ses délires. En tout cas Jodo reconnait son erreur : à savoir le tome 6 de la vie de John Difool, à tel point qu'il nous explique qu'en fait tout cela n'était que du rêve ! Mais au fut et à mesure des pages... notre mystique chilien part dans tous les sens et s'emmelle les pinceaux.
Quand à Moebius : Rien à dire. Mais remarquons que certaines planches sont signées "Moeboo". Mais malgré tout ça, j'ai vraiment envie de connaitre la suite... aaaaargh je suis contaminé !
Au passage, la dernière double-page est constituée d'hommage de dessinateurs renomés à l'Incal. Une Tanatah par Beltran, Un kill par Enki Bilal, un Meta Baron par Bouq...
Vendredi 4 mai 2007 à 17:51